Retard
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Sans vouloir miner le moral de millier de parents et d’élèves de l’enseignement public, ce ne sont pas les arguments qui manquent pour plaider à un retour à la normalité en matière de date
de rentrée scolaire. Il faut se rendre à l’évidence: avant même de parler contenus pédagogiques, qualité de la formation ou de l’infrastructure, il faut soigner ce petit détail qui
s’appelle calendrier. Le Maroc cultive le luxe de programmer la rentrée pour mi-septembre seulement alors qu’un peu partout dans le monde les cours ont repris depuis hier et même en août
pour d’autres pays. Quelques jours par-ci pour bien négocier les derniers jours du Ramadan. Quelques jours par-là pour se remettre de l’après-Ramadan. Quelques jours encore, de grèves, à
grappiller en milieu d’année pour bien montrer que le poids syndical ne faiblit pas dans cet univers. Un petit soupçon de bureaucratie, histoire de bien enrayer la machine… Et voilà la
recette pour saboter une machine fort dispendieuse pour les finances publiques mais avec toujours pas de résultats. La dévaluation du système commence là. Lorsque le temps de travail est mal géré, pas besoin d’aller plus loin pour comprendre pourquoi l’éducation est malade. Les dysfonctionnements vont en cascade: les programmes ne sont pas terminés ou bâclés, les élèves mal formés, les examens ratés. Lorsque au bout de 8 semaines de vacances, les problèmes administratifs, de logistique, qui se posent habituellement avant toute rentrée scolaire, n’ont pas été traités, alors cela s’appelle du mépris ou de l’incurie. Nos élèves continuent d’être victimes d’un système qui s’obstine à refuser des exigences de rendement. Et pour leur apprendre le sens du travail, il y a sans doute mieux comme message. Mieux que ce retard à l’allumage. Mohamed Benabid |
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